15.10.12
Vendredi
12 octobre 20 heures,
le rendez-vous était pris depuis longtemps à l’avance :
pour réunir la petite troupe d’amis que nous sommes il faut presque un petit
miracle tellement nous sommes dispatchés aux quatre coins de la région …
Deux
garçons et cinq filles, ce soir là il en manquait une …
Donc c’était un repas à
six dans un restaurant aux accents country et far-west …
Plutôt bonne ambiance
jusqu’à ce que l’amie chasseresse
(déjà je voue une haine sans limite à cette
pratique de là à ce qu’une femme fasse partie de ce conglomérat de cons…)
instaure
l’interrogatoire qui est de mise lors des retrouvailles d’amis.
Elle passe la
situation de tous en revue telle une générale
(dieu sait l’intelligence des
droite-gauche droite-gauche).
Vient nécessairement mon tour et je redoutais cet
instant où il fallait que j’avoue ma non activité pour cause de névralgies/douleurs neuropathiques du
nerf trijumeau particulièrement tenaces et rebelles…
Comme s’il fallait que
j’expie cette faute qui n’est pas la mienne pourtant !
De notre groupe
d’amis c’est la personne avec laquelle j’ai le moins d’affinités donc ne soyez
pas choqués que je la qualifie de blondasse hargneuse.
La Blondasse hargneuse
au QI émotionnel proche d’une poissonnière interjette :
« Mais tes parents
ils disent quoi ?
tu vis à leur crochet quand même… ça va pas encore durer
encore vingt ans cette histoire ?
Tu vis de quoi alors ?»
Bien
heureux pour elle que je suis l’emprise d’une molécule aux vertus anti
névralgiques et anti dépresseur car je lui serai rentrée dans son lard de
traqueuse de sangliers.
En moi-même je me disais
« mais que crois-tu
connasse qui se prend pour l’Inquisition ?
Que je suis fière et heureuse
de la situation, que ma mère et moi on n’en souffre pas ?
Et si demain il
venait à arriver malheur je serai à la rue avec nos chiens et chats…que je suis
dénuée d’intelligence et de bon sens sous prétexte que je sous substance et que
je n’ai pas la faculté d’analyser la gravité de la question ?
Traite moi
de mongolienne ça ira plus vite je te dirai rien ! »
Cette
question-réflexion m’a fait de la peine … mais le pire restait à venir :
« alors tu l’attaque l’autre au tribunal ?
Tu ne peux pas porter
plainte alors ? »
Avec une certaine jubilation car une autre
demoiselle de notre groupe d’amis travaille au secrétariat de radiologie de
l’hôpital avec le frère de mon mutilateur ;
hôpital où les deux frangins
exercent si ça sent pas une sorte de conflit d’intérêt…
« Non je ne porte
pas plainte car ce n’est pas possible pas assez de preuves je ne vais pas
encore donner du pognon à un mec qui s’est planté sur toute la ligne alors que
je ne peux pas bosser… »
Alors, alors, alors et alors avec tes alors je
vous dis MERDE !
Dernière
salve montrant dans quel « camp » cette « amie » qui n’a
d’amical que le nom …
La secrétaire de radiologie de l’hôpital maudit dit :
« Ouf, je n’ai plus mes dents de sagesse et il ne m’est rien arrivé »
La blondasse hargneuse de la chasse de rebondir sur le propos :
« t’as eu de la chance de ne pas te faire louper… »
Toute goguenarde
…
C’est si amusant de remuer le couteau dans la
plaie,
d’humilier ceux qui sans défense,
d’insinuer que ce chirurgien est blanc
comme neige et que ce n’est pas de sa faute,
par conséquent insinuer que ce
problème est imaginaire…
(au procès j’ose même pas imaginer,
si les petites gens
sont acquis à sa cause que dire des experts et des juges ?
J’aurai perdu
d’avance donc No Regrets)
Dernière scène
d’anthologie : « alors ils vont faire quoi maintenant ? »
je lui explique grossièrement le principe de la neuromodulation,
les
électrodes,
le fil qui passe sous le cou et qui est relié à un pacemaker logé
sous la clavicule…
Cette grosse vache de m’interrompre (vachement polie) :
« mais n’importe quoi ! Un pacemaker c’est pour le cœur ! »
Je clos le débat : « On ne va pas faire un cours de neurologie et de
neurochirurgie à 21h30 et en plus on mange ! »
Les claques qui se perdent,
e n’est pas possible de voir des gens aussi bêtes et cons réussir leur vie
c’est rageant !
Des choses comme ça,
c’est écœurant,
le summum de l’abject
et ça se croit intelligent !
Pauvres
cons!
Je les laisse là où
ils sont!
Surtout si leur seule
préoccupation c’est d’avoir une
brillante situation !
17.10.12
Bailler
d’ennui d’être fatiguée par l’absorption quotidienne de neurotropes.
Bailler de
consternation de voir ce qu’est devenu ma vie et d’imaginer ce qu’elle pourrait
devenir.
J’ai l’impression d’avoir deux de tension (même si c’est médicalement
impossible) comme le personnage de Cheyenne
dans « This must be the place »…
Acculée par la culpabilité d’avoir
fait des mauvais choix en plus du pire
choix que j’ai fait de toute ma vie.
Je me suis auto-emprisonnée.
Jetée dans la
gueule du loup.
Loup soutenu par toute la populasse et par l’establishment.
Je
n’aurai pas la reconnaissance publique de ce qui m’est arrivé et de ce qui
pourrait arriver aux autres patients si le même cirque continue permise par un
procès.
En glanant des infos sur le net ce n’est pas étonnant :
il y a des
clubs de notables d’action charitable œuvrant par tout un tas de principes
philosophiques (bien proprets sur le papier en théorie que donne la
pratique ?)
Le tout autour d’un concept (obscur) de camaraderie et de
réseau,
genre francs maçons à découvert ?
Et donc j’ai retrouvé lors de
mes investigations d’un niveau fouilleur de poubelles des noms bien connus et
associés de près ou de loin à mon sabotage de jeunesse.
Ça rend blême.
On se
sent tout petit par rapport au ciel qui au dessus de sa tête et on a envie de
se déconnecter de tout pour ne pas devenir fou à cause de la folie ambiante qui
tourmente.
Apaisée par l’effet psychotrope de mon cocktail de trois neurotropes
et par la ronde des mes chats sans maître du dehors me réclamant caresses et
paroles douces ;
signifiant leur bonheur de ronronnements qui viennent du
plus profond de leur cœur et leur âme…
être libre et innocente comme eux.
Ne
plus avoir de vagues de bleus à l’âme,
la tête en friche et ne plus savoir dans
quel monde je vis.
Zombie zombée
Je
regarde des photos de garçons sur des sites de rencontres sur le net je n’en ai
pas le cœur ni l’envie tellement mon ancienne relation a été une source de
souffrance et d’humiliation tellement il passait son temps d’aller de droite à
gauche.
J’en garde un tellement bon souvenir que je ne veux plus m’y laisser
prendre.
Aimer qui ?
Aimer pour quoi ? Où trouver ?
La remarque
qui inaugura la rupture : « tu serais mieux avec une
fille ! » …je suis mieux toute seule
J’ai
envie de m’évader, de rêver à faire des rêves, j’aurai voulu étudier voyager au
Canada.
Trainer à la faculté.
Me noyer dans la connaissance et le savoir.
20.10.12
Se fixer des objectifs… ce n’est pas objectif !
C’est carrément
la démonstration flagrante du pouvoir du subjectif soumis à un futur plus que
conditionnel,
qui peut se révéler plus qu’imparfait et fera de votre vie un
présent à composer.
21.10.12
RTMS :
Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation
Neuromodulation
stimulation corticale antalgique
Voilà
ce qu’a griffonné la neurologue sur un papier pour que je m’informe de ce qui
va m’attendre,
pas très précis tout ça,
ça m’aide pas.
Combien de temps est-ce
que ça va durer ?
Quelles conséquences après ?
À quoi faudra t il que
je fasse attention après l’intervention ?
Pris en charge ou pas pris en
charge ?
Rééducation ?
Je ne veux pas être séparée de maman, de mes
chiens et des mes chats ainsi que les chats SDF à qui je donne du pâté et des
caresses chaque jour …
je me suis même posée sur le pas de la porte pour rester
près d’eux à méditer en silence sur mon existence regardant la nuit tombant.
Le
jour.
La nuit.
Deux mondes.
Deux univers qui s’entrecroisent tout le temps et
nous donne la mesure du temps qui vient de filer entre les doigts.
De sa vie
qu’on ne maitrise pas forcément.
On ne tient rien entre ses mains.
Tout est
furtif.
Rien ne nous appartient.
La possession fait partie de ces concepts
propres à des êtres territoriaux comme des animaux ou à une société
complètement basée sur le pouvoir des choses matérielles et immatérielles.
Je
possède donc j’existe.
J’ai peur.
Je
flippe.
Je balise
tellement que j’ai médité sur le pas de ma porte avec des chats sans maîtres et
sans toit.
Avec tout ce que j’ai comme médicaments je pourrai aisément…
…
…
choisir de ne pas prendre de décision.
Choisir de fuir la médecine.
Fuir la
neurochirurgie.
Cette hypothèse de projet de neuromodulation autant me demander
de faire comme Felix Baumgartner de sauter à 39 000 mètres d’altitude.
Je
ne pourrais pas.
J’en suis au stade où j’ai tellement échoué dans ma vie que
j’en questionne sur le sens de tout ça.
Les adeptes de psycho généalogie diront
que « je paie la dette de mes aïeuls ».
Putain si c’est vrai je ne sais pas ce que
vous avez trafiqué dans vos vies les gens mais ça a dû être hardcore pour que
je prenne lourd comme ça et/ou alors ça doit remonter minimum aux temps des
Romains.
J’ai
donc médité avec ces chats du dehors.
J’ai médité dehors avec des amis.
J’ai
médité avec mes amis.
22.10.12
À
chercher des renseignements plus amplement précis sur ce qu’ils veulent me
faire je me sens encore plus perdue ,
je vois des images de
« boucherie » je vais en faire encore des cauchemars toute la nuit,
je tente de me souvenir ce que l’autre Roumaine m’a dit en consultation juste
des histoires d’électrodes et de dure-mère je ne sais pas ce que c’est mais je
sais que ça ne m’inspire rien de bon…
j’ai vraiment peur que cela se termine
mal encore une fois.
J’ai tellement peur de l’extérieur que je ne veux plus
habiter ailleurs et quitter la maison.
Plus je lis plus j’ai peur.
Plus je me
dis : « PERSONNE NE ME TOUCHERA MA BOITE CRANIENNE
VIVANTE ! »
J’ai pas confiance dans vos trucs de
sorciers ! :-S
30.10.12
Cerveau
particulier.
Famille de migraineux.
Dent couchée sur le nerf.
Mauvais
praticien.
Pas de chance.
Dure mère.
Électrodes.
Il n’y a pas eu erreur de la
banque du bon sort en ma faveur.
Ce qui est drôle,
enfin je me comprends ce
propos comique est toute proportion gardée bien évidemment car il n’y a rien de
drôle.
Ironique.
L’ironie.
Voilà le mot que je cherchais avec toutes ces magnifiques
substances psycho actives vous cherchez vos mots et vous voulez être compris
des autres pour qu’il n’y a pas de non-sens ou de contresens dans la
communication avec autrui,
j’ai digressé. Pardon.
L’ironie c’est lorsque
j’étais enfant je n’arrivais pas à me projeter plus tard. J
e ne visualisais pas
ma vie d’adulte.
Je n’avais strictement aucune vision de l’avenir.
Le vide
total.
Comme le désert que je traverse actuellement.
C’est de se dire lorsque
j’ai passé la porte du bloc c’était fini pour moi.
Encore plus fini de la façon
dont m’a basculée du brancard au billard comme un mannequin sans âme ni pudeur.
De la vitesse extrême et irréelle où le chirurgien,
ce tocard,
a poussé ce
billard.
Comme s’il était le diable lui-même m’expédiant aux enfers.
Le couloir
du bloc aux portes du même bloc c’était le Styx.
Pourtant je n’ai pas croisé de
Cerbère mais l’anesthésiste,
l’infirmier anesthésiste et l’ORL.
Si ça fait bien
3 têtes.
Mais qui est Charon ?
Je
ne devais pas avoir d’obole pour vivre et endurer le Tartare au lieu d’errer
cent ans au bord de ce fleuve.
07.11.12
Le
système d’auto exclusion spontanée (ou forcée selon les cas)
Système
que j’ai mis au point afin de ne pas saouler mes amis et connaissances ou de me
prendre leurs réflexions d’une approche de la plus extrême idiotie et de la
plus terrible indélicatesse.
La névralgie du nerf trijumeau étant belle et bien
une maladie car on est malade et on prend des médicaments pour ne pas souffrir
de trop mais à quel prix ?
Être un zombie totalement zombée par la
formidable potion magique constituée par ces trois molécules dont je serai
complètement incapable de nommer avec la nomenclature IUPAC,
pourtant j’ai
appris à faire ça durant mon cursus STL CLPI
(Sciences Techniques de
Laboratoire spécialité Chimie de Laboratoire et des Procédés Industriels).
Le
temps conjugué à la prise de médicaments a le don spécifique de vous lessiver,
rincer, essorer les neurones.
La
gêne ressentie lorsqu’une connaissance de longue date demande à reprendre
contact via les réseaux sociaux est inimaginable.
Ça fait mal de devoir dire ce
que je suis devenue ou plutôt ce que je ne suis pas devenue.
Gêne mêlée à une
sorte de honte et de malaise car je n’ai pas de situation professionnelle le
tout ficelé par la rareté et la gravité de mon cas d’un point de vue médical.
Ce que je vais dire n’est pas dans un but purement vexatoire mais il vient d’un
constat constant depuis ces six années,
il existe un gros fossé intellectuel
entre les gens que je fréquente et moi.
Ils n’arrivent pas à comprendre
(j’exclue encore ceux qui sont de mauvaise foi notoire et qui refusent
crânement de prendre un peu de temps pour comprendre)
on les sent perdus,
ils
posent des questions à côté de la plaque,
quand il ne faut pas réexpliquer TOUT
depuis le DÉBUT !
D’où le système d’auto exclusion spontanée car à force
de se prendre des vents puisque je refuse des invitations à sortir je ne donne
plus de nouvelles,
et j’évite d’en demander aux autres pour renvoyer toujours à
la même chose pourtant quand je parle avec mes amis je tente de les faire
parler d’eux et il y a toujours un moment où ils se sentent obligés de parler
de moi.
Socialement ça fait peu de contacts mais bon je compense par la
présence des mes quatre pattes ainsi que des chats SDF du dehors que
j’apprivoise petit à petit,
une main sur le dos et les tous premiers ronrons
qui sont source d’un grand réconfort et d’une dose de satisfaction car je n’en
peux plus des conversations interrogatoires-inquisitions-jugements pour savoir
quelle décision je vais prendre ou pas c’est épuisant.
D’autant plus pénible
qu’il y a les personnes dont l’intention est charitable mais qui veulent de
façon inconsciente influer sur le choix de consultation.
C’est épuisant....
09.11.2012
De
l’amour qui reste (infinitésimal) et du temps qui passe à la célérité.
Avant
que toute cette cata survienne j’avais des ailes.
Un sentiment si puissant que
je croyais pouvoir décrocher des montagnes.
Effectivement j’en ai décrochées.
Des petites victoires.
Les olympiades de la chimie qui n’étaient accessibles qu'aux intellos élites de la classe et enfin mon bac.
(Sans rattrapage)
L’amour
vous donne des forces insoupçonnées.
La nuit je rêvais de lui, le jour j’étais
« avec » lui,
il était tout le temps dans mes pensées si bien que le
soir venu l’heure du coucher je lui laissais une petite place dans mon petit de
petite étudiante.
Je m’endormais en ayant un si grand sourire aux lèvres,
que
j’avais la banane le matin en me levant.
Un ersatz de bonheur.
Une sorte
d’échantillon à durée très limitée qui m’a été très vite repris mais dont le
temps d’exposition a été suffisamment long pour que je devienne
« addict » de ce sentiment.
11.11.12
Pensée
émue en l’honneur de tous ceux qui sont tombés sous les affres de la guerre,
de
toutes les guerres et de tous les pays.
Ce n’est pas parce qu’on n’assiste pas
aux commémorations qu’on ne pense pas à toutes ces personnes,
ces jeunes gens
qu’on envoie se faire tuer pour libérer des territoires.
S’ils voyaient dans le
monde dans lequel on vit seraient-ils soulagés de s’être battus ?
Ce monde est rempli de guerres multiples où
chaque chose est un combat.
Nous sommes tous amenés à devenir les vétérans de
nos propres combats pour faire reconnaître la vérité et dénoncer l’injustice.
25.11.12
Heure
indue.
Minuit
l’heure du crime.
C’était le jour de la sainte Catherine.
Passée l’âge d’une
année pour faire un petit chapeau décoré ;
fête ô combien ridicule car je
l’estime sexiste et misogyne …
Et pourquoi pas les garçons célibataires de 25
ans ?
Non mais !
L’égalité on ne la voit pas encore beaucoup !
26.11.12
Heure
indue passée de trois minutes.
Je n’ai pas beaucoup écrit car mes amis les
trois neurotropes ne m’ont pas lâchée et je dois admettre que j’ai pioché sur
le net ma série préférée en VO je le fais pendant qu’elle est encore disponible
par ce biais.
Ce n’est pas bien mais il faut bien se divertir avec les moyens
de l’on dispose.
L’inspiration pour chercher mes mots n’était pas présente.
J’ai
déjà ma lettre pour Paris.
Je n’ai pas appelé.
Il y a déjà ma fâcheuse tendance
à être fâchée avec la prise de contact téléphonique (purée je parle comme de
nouveau comme une commerciale…)
C’est pathologique je ne suis pas à l’aise ou
alors il faut que ça soit à l’instant t et pis c’est tout. Que les conditions
soient réunies que je me sente bien.
Le téléphone ne va pas me manger c’est
certain.
On ne va me faire un trou dans la tête bien sûr… j’ai déjà étudié le
plan de la gare à l’hôpital. Les horaires et tarifs de train.
Une
question me taraudait depuis le début de cette sombre et sordide affaire.
Un
ORL a-t-il le droit d’extraire des dents de sagesse ?
À
qui pouvais-je bien poser cette question sans être confrontée aux liens étroits
du « très confraternellement » formule de politesse des courriers que
les médecins finissant l’explication du
cas d’un patient.
Une
émission de télévision du samedi soir en Access prime time me donna la réponse
à ce que je cherchais.
C’était il y a quelques semaines. En invité d’honneur un
ORL puis témoignage en dernière partie d’émission d’ouvrières licenciées et qui
s’en sorties car elles ont osé, l’animateur demanda à l’ORL de conclure sur
leur formidable renversement de situation : « quand on est dans le désespoir il faut oser
appeler les gens… »
Petite recherche sur les réseaux sociaux en
vogue, d’un gazouillis virtuel :
dans #SLT vs avez dit il faut oser appeler les gens dont
acte. Un ORL a t-il le droit d'extraire des DS? Merci du fond du cœur.
Réponse : Dents de sagesse?
C'est pas vraiment son métier non?
Oups.
Il est certain que je me suis faite
piégée comme une bleue.
Je le savais déjà.
J’avais besoin d’une confirmation de
quelqu’un de neutre.
Je connaissais déjà la réponse puisque mon ancienne
liaison chaotique est allée aussi chercher la réponse directement auprès de mon
exécuteur.
Je dois admettre que sa stratégie était bien
échafaudée/ficelée :
en feignant d’avoir arrêté de fumer du jour au
lendemain se plaindre de maux de gorge douloureux et profond.
Médecin
généraliste.
Lettre.
Sésame
obtenu pour la consultation auprès de l’ORL.
Durant la consultation il
l’ausculte.
Bien ok.
Et là sans même que je sois au courant de ce projet
(ce que
j’ai pris pour une preuve d’amour sur le moment et comme une démonstration de
son non-sens plus tard)
Il expose mon cas sans me citer bien sûr.
Les deux
pieds dedans le médecin fauteur de trouble lui répond très sereinement que ce
n’est pas son métier de faire des dents de sagesse mais que cela lui arrive de
le faire
si… il le sent ! (merci pour moi ;-))
Delà
mon amour chaotique de me rapporter cette entrevue avec le diable et de
conclure :
« ce mec est un connard il ne pense qu’à se faire du fric,
on voit que c’est un mec qui ne pense qu’à l’argent mais franchement quel
connard ce mec ! Quel connard ! »
Oui
quel connard !
Mais mon ange je te rassure ton comportement envers moi n’a
pas été du plus irréprochable, je ne te demandais pas d’être plus blanc que
blanc comme dans les publicités pour lessives détachantes je voulais juste que
tu ne te rapproches pas à ce point là de la fosse sceptique en niant quelques
temps plus tard le contenu essentiel de cette entrevue.
Je prends beaucoup de
neurotropes.
Avec plein d’effets secondaires.
J’ai bien entendu ce que tu m’as
dit ce soir là.
En plus je t’avais dessiné du bout du doigt sur ta joue là où
j’avais mal …
Tu m’as répondu sèchement
(puisque tu avais mal aussi à tes
troisièmes molaires) :
«c’est bon ! Je n’ai pas envie de finir comme
toi ! »
Peut être ce soir là tu ne m’avais pas tout dit ;
tu
dois détenir d’autres éléments mais tu ne me le diras jamais (en écrivant il y
a des formes d’étincelles d’évidences qui apparaissent)
Tu avais certainement
compris que c’était grave.
Je me doutais depuis le début de quelque chose mais
je refusais d’admettre l’évidence.
je me suis noyée dans le déni tout en
plaignant de mes douleurs et tout en espérant que cela allait passer tout seul.
Alors qu’avec ma formation scientifique j’aurais dû avoir un raisonnement plus
posé.
C’est bien pour cela que je suis là comme un fantôme à te souhaiter très
ponctuellement chaque année ton anniversaire par une carte manuscrite pour
habiter tes pensées tel un revenant qui n’est pas satisfait,
je reviendrai
toujours jusqu’à ce que je sache tout.
La boucle ne peut pas être bouclée si tu
ne m’aides pas.
Je t’ai perdu en même temps que j’ai perdu ma santé.
Dans ma
tête ça a fait beaucoup trop.
Même si je sais que je t’aurai perdu très
rapidement et ce de façon inéluctable.
C’est cela qui perturbant c’est ce lien
indéfectible qu’il existe de façon fantomatique entre notre relation consumée
et ma vie brisée.
06.12.12
Une
amie m’a récemment annoncé par échanges de messages instantanés qu’elle est
enceinte de 4 mois,
j’étais émue pour elle,
émue qu’elle réussisse bien sa vie
personnelle et professionnelle.
Cela
me ramène à mon absence de vie de couple et à mon non désir d’enfant.
On ne
peut pas avoir d’enfant sereinement si on n’a pas tout régler ses problèmes
psychoaffectifs,
pourtant je ne suis pas fan du tout « psy » bref il
faut être au clair dans sa tête et dans son corps, être sûr de tous ses choix.
Je l’admire car je ne me vois pas vivre avec quelqu’un je me suis habituer à
aimer la présence de mes animaux de compagnie que j’aime comme des enfants.
Mes
enfants.
Que je culpabilise d’ « abandonner » quand je dois
quitter la maison pour les r.d.v médicaux.
Surement
très certainement que je me barricade de l’amour car la peur de l’échec me
tient et aussi je suis à la recherche d’un absolu qui n’existe pas :
un
être beaucoup plus doux sur tous les plans que mon ancien amour,
tout en y
retrouvant son charme craquant,
et par-dessus tout qu’il supporte mes chiens et
mes chats.
Ce n’est pas demander de supporter la menace planante d’une tierce
personne destructrice dans un couple ?
Un mec qui ne tolère pas que sa
compagne puisse appeler sa mère tous les jours ce n’est pas un mec surtout
quand ce dernier chasse tous les culs sans tête de la ville et de toute la
région en écumant jusqu’aux salons de l’érotisme et aux boîtes échangistes.
Qu’est-ce qui est le plus choquant ?
Je
me suis droguée copieusement ces jours ci, l
a dose du soir reprise le jour car
je n’ai pas supporté la sensation de plâtre masque sur mon visage comme une
incrustation persécutrice et inaltérable,
j’en tenais une bonne dose mais je ne
souffrais plus.
Ne plus souffrir ça n’a pas de prix.
Dès lors la moindre
réminiscence de douleur doit être combattue avec une ferveur médicamenteuse
forte et assidue,
la douleur doit être matraquée comme un CRS le ferait sur un
manifestant sans défense.
Toute
cette débauche de molécules arrivent à me renvoyer à cette solitude monumentale
du cœur,
c’est assez triste de vouloir le soutien et la compréhension tout
entier d’un compagnon qui n’aurait pas les mêmes désirs et envies aux mêmes
moments,
en fait qu’il vive selon ma douleur qui commande,
je ne supporterai
jamais d’avoir un caniche à mes côtés ça me filerait une allergie monstrueuse
et je ne supporterai pas non plus un ayatollah tyrannique qu’il soit masculin
ou féminin.
Oui je le précise au cas où.
On m’a très fortement conseillé de
changer d’orientation sexuelle après notre rupture.
Toi change d’orientation.
Pour m’avoir traité avec autant d’irrespect et de mépris c’est que dans le fond
tu n’as aucun amour des femmes.
Peut être que tu le fais socialement car tu
aurais honte vis-à-vis de ta famille de paysans avec abonnement grenouille de
bénitier.
Dire que tu allais prier à l’église tous les vendredis soirs !
Pour
t’absoudre de tous tes innombrables péchés de la semaine passée et de la
suivante.
Sourire
mutuellement à la vue d’un message,
sur nos portables ou nos ordis,
te voir
tout ému de notre première rencontre,
te savoir y songer pour la fois d’après
avec un petit sourire rêveur et tout plein de promesses aux lèvres,
puis te
revoir attendant sur le trottoir avec un sourire tout plein de bonheur,
d’impatience
et de lumière.
Radieux.
Moralité
si j’ai besoin de m’appuyer contre quelque chose de chaud et de moelleux je
tiens très fort mon ours en peluche entre mes bras désarmés de toute volonté.
J’ai
besoin de réconfort mais je n’ai pas besoin de faire souffrir quelqu’un pour ça
alors tous les substituts à l’amour et à la douceur de vivre seront bons à être
pris.
11.12.12
Veille
du 12.12.12 tout le monde y voit quelque chose,
un hasard du calendrier qui
poussera son extrême jusqu’à 12h12.
Vendredi
soir un s.m.s de mon ex 07.12.12 19h47
Coucou
comment ça va ?
Biz
De
répondre classieusement car je sais que ce brave petit n’aime que les personnes
CSP++ :
Coucou
no comment sur comment je vais-je n’ai pas envie de te faire de la
peine ;-)
Et
toi,racontes ?
Ça va ?
Multitude
d’échanges autour d’une date où je dois l’inviter à l’apéro (son message
fétiche) puis gros malaise sur un
« On fait l’amour quand ? »
Veut-il
revenir ?
Est-il sincère ?
Est-il bourré ?
Ou est-il sincèrement
bourré ?
Je suis embarrassée de ce texto car je ne pense pas qu’il soit
possible qu’il puisse y penser et surtout l’écrire. Tout ça ne me semble pas
net. Dans le tournis d’une essoreuse à salade, manipulée violemment par une
ménagère en proie au stress et au temps .Voilà mon ressenti des mes sentiments
mélangé à mon cocktail
médicamenteux fort douteux.
La
mélancolie me rattrape.
Malgré que je lui ai expliqué mes attentes.
Je me doute
et redoute les siennes.
Ce n’est pas possible.
J’aimerai qu’il puisse me tenir
la main à mon réveil si je venais à me faire ouvrir la dure mère lors de la
fameuse et redoutée pose d’électrodes.
L’amour
et les sentiments inhumés c’est un peu comme une névralgie du nerf trijumeau
provoquée par un mauvais geste chirurgical :
vous avez toujours mal,
vous
croyez que c’est quelque chose de bien vivant mais en réalité vous ressentez
très fort cette chose morte.
C’est terminé mais ça continue.
Le croisement de
l’abstraction et l’absurdité.
L’ « absurditraction » ?
J’ai
tâté le terrain toujours par échange de textos en fait ça serait une
farce :
« un des s.m.s n’était pas de moi mais à moi de surveiller
mon tél ! » …
« Oui désolé ! »
« Désolé
de quoi ? Je ne vais pas pleurer pour ça. Mais c’est bête pour la personne
qui a écrit ça… Elle ne sait pas que je suis une pure intello … et que je me
suis doutée que ça ne collait pas avec ta personnalité ;-) »
Oui,
désolée de rêver,
de croire au miracle,
quand on est malade.
Il n’y aurait
jamais fallu que le bonheur de cette rencontre arrive juste trois petits mois
avant ce putain d’accident.
Ces choses là et ma vie s’effilochaient à une
décadence prodigieuse.
Un
cœur meurtri ne cicatrise jamais il peut saigner à nouveau,
à tout
instant ;
j’ai déjà reçu une balle en pleine tête,
j’ai reçu une multitude
des ces balles en plein cœur,
votre cœur est ouvert et immensément grand de
cette douleur du vide,
comme si c’était une flaque de sang qui s’étalerait le
plus largement possible pour montrer toute l’horreur des mots,
des actes ou des
paroles que l’on reçoit .
Tour à tour nous démolissant et construisant à la
fois une âme blindée aux jets de pierre des esprits frappeurs et farceurs.
15.12.12
Je
reçois le 12.12.12 hum quel porte bonheur,
une lettre de la CPAM me disant tout
simplement Fuck Off pour l’obtention de l’ALD.
C’est
toujours Non. NON ! NON ! Et NON !
Non
ce n’est pas possible que j’ai eu un problème suite à l’intervention.
Non
ce n’est pas possible d’obtenir de l’aide et la reconnaissance de leur connerie
monumentale.
Mon
âme est devenue dépressive.
Ce n’est pas parce que je ne pleure pas tout le
temps que je ne le suis pas. Les symptômes de la dépression sont bien plus
vastes.
Ils
veulent que je me suicide ou quoi ?
Je
les dérange ?
Je vous dérange avec ma vérité !?
la vérité dérange et
démange car elle gratte vos épidermes rongés par la vermine qu’est votre
corporatisme médical.
On ne touche pas aux hautes gens !
Hein vous avez
compris les petites gens ?
Tant pis pour vous si vous en mordez la
poussière et l’enfer chaque jour.
Nous sommes là pour vous aider à mettre un
pied dans la tombe ou dans le four,
c’est vous qui choisissez.
Le
toubib qui déclare en ALD 30 syndrome dépressif réactionnel… bonne
stratégie ?
je ne sais pas ces vautours de la sécu veulent –ils ma
peau ?
À défaut de mon âme qui est déjà loin, très loin.
16.12.12
2351
jours
6
ans 5 mois et 6 jours
Sur
9693 jours ou 26 ans 6 mois et 13 jours
(2351/9693)
x 100 = 24,254616733725368822861859073558 % de ma vie partie en fumée,
Presque
un quart de ma vie que je suis devenue présentement un fantôme avide de substances
chimiques aux vertus hautement psychotropes dans le but de brouiller les
messages entre mon cerveau et mon nerf,
et par conséquent de bloquer la
sensation de parasthésie et d’hypersthésie.
Je
n’imaginais pas la vie comme ça.
Le monde non plus.
Me
battre plus fort que les autres.
Prouver ma non culpabilité,
toute mon
innocence dans cette sinistre affaire.
Enfant
je me voyais avoir une voiture et le permis,
conduire et rouler, rouler,
rouler.
Toujours rouler.
Avaler du bitume.
Tout l’asphalte disponible sur
Terre.
Tracer la route comme dans les films sur les routes d’Amérique du Nord …
avec une boîte manuelle s’il vous plaît !
Le
reste je ne le voyais pas.
J’adorais coiffer les cheveux de ma maman,
j’adorais
lui passer de la célèbre crème d’origine germanique en pot bleu sur les jambes
et les pieds.
C’est là qu’elle a découvert mes dons pour le massage.
Je
dessinais beaucoup.
Je vouais un culte à la peinture dès l’école maternelle.
C’est d’ailleurs la seule qui m’intéressait à l’école maternelle :
le
petit pot de verre rempli de peinture toute liquide prête à être prélevée au
pinceau puis étalée sur des revers de portions d’affiches 4 par 3 …
je peignais
généreusement un ciel jaune-orange accompagnés d’un soleil bleu,
de l’herbe
rose pétant et de lapins verts polonium .
Ce qui valut de nombreuses
convocations à maman par la maîtresse :-D
Si
on ne peut plus délirer, s’évader sur une feuille,
encourager la vocation
artistique précoce, arrêtez de frustrer les talents des mômes !
Ça évitera
d’en faire des connards de gratte papiers sans âme de la sécurité
sociale ! Pensant à tout bout de champ qu’on veuille obligatoirement
escroquer le bien public.
Sur
quelle base ils se basent pour nous faire chier ?
J’ai
adoré le courrier de la CPAM veuillez renvoyer cette lettre si vous n’êtes pas
d’accord avec les pièces justificatives.
OK !
Je relis la lettre en haut en bas de gauche à droite de diagonale de partout,
de derrière de devant,
rien ne spécifie ce que sont leurs pièces
justificatives !
Ils veulent rendre les gens fous avant même le jour de la
date buttoir de la convocation où tu te dis je vais les butter sur un bout de
trottoir !
24.12.12
Un
pyjama pour bébé, votre ancien amour que vous voyez derrière une vitre
travailler et c’est toute votre vie que vous être en train de ré imaginer et de
vous questionner :
est-ce que ces deux concepts auraient ils pu se
mélanger et ne faire qu’un ?
Une sorte de télescopage incertain et
improbable ?
Vous
est en proie aux doutes les plus terribles,
des musiques où les paroles
résonnent en vous comme un appel aux pleurs et au chagrin d’un bonheur qui n’est
pas en terrain constructible.
Les
décharges électriques,
des grands éclairs de coups de poignards, la sensation
de masque humide ou comme si l’eau ruisselait sur la moitié de votre visage,
je
m’entends hurler,
crier toute ma déchéance intérieurement.
je voudrais crier me
rouler par terre je ne peux pas mais c’est comme si j’entendais quelqu’un se
faire torturer et que je ne puisse rien faire pour l’aider à le sortir de là.
La
résignation de se voir désolée d’avaler minimum deux neurotropes le jour,
et
trois la nuit.
Se résigner à se transformer en zombie.
Zombie hilare à l’humour
prolixe et à l’introspection prolifique.
De
toute façon mon ancien amour d’après notre échange de s.m.s j’en ai déduit
qu’il s’était fait largué par sa copine.
Bingo.
Une rapide recherche sur le
site de tous les célibataires cas de la science où ils croient dur comme fer à
l’adage grivois :
« tu cliques… tu niques ! »
Mâles
de 30 ans sur B à zéro kilomètres alentours avec photo svp…
Que vois-je ?
Qui vois-je ?
Le même pincement au cœur que lorsque j’ai marché dans la
rue et que je l’ai reconnu derrière cette vitre.
Je
pourrais être très romantique avec lui.
Je pourrais lui offrir une alliance en
or gris,
simple et belle,
un bouquet de roses,
non juste une seule,
l’attendre
à la sortie de son travail et me mettre en face avec une pancarte
« Would
you marry me ? Would you make a baby with me ? »
Puis de poser
un genou à terre.
Lui demander sa main dans la plus pure et amoureuse des
traditions.
Cela
ne se ferra jamais.
Il est trop fier et prétentieux,
incultivé et ne saisissant
aucunement les figures de style ironiques.
Je suis trop humble et simple,
cultivée et chérissant toutes les piques lors de joutes verbales. Cynique
ironie.
Pourquoi ai-je toujours eu ce pincement au cœur pour lui ?
je ne
sais même pas la réponse moi-même.
Je sais que lorsque que je l’ai vue la
première il m’agaçait mais je voulais le revoir,
le connaître.
je voulais être
auprès de lui.
Une puissance magnétique.
Bénéfique ou fatidique ?
Les dés
ont été lancés on ne peut plus jouer.
Il a l’avenir devant lui,
j’ai les
problèmes devant moi et avec moi.
Satanés
petits dors bien pour bébés, ciel que mon âme a été renversée./retournée/secouée
30.12.12
« These
bonds are shackle free”
Le vent fait rouler les nuages comme des pierres.
Des rochers
punitifs, grondants, rugissant leur colère.
Mon cœur disparu ne s’est jamais senti aussi vide que le
sidéral.
Il est parti, il a fuit mon trop plein d’amour à donner.
Il s’est
évanoui, évaporé dans l’espace virtuel ;
alors que je redoute le fait de ne
plus le capter,
le captiver,
capturer son cœur et son attention (pleine et
entière) dans le réel.
Quelqu’un m’a dit aujourd’hui : « c’est beau de
rêver, il ne nous reste plus que ça les rêves … ! »