jeudi 3 avril 2014

ROULETTE RUSSE


01.01.2013

B, feux d’artifices et son et lumière. 
Magnifique, tellement éblouie par la beauté d’un truc si enfantin, si magique. 

Être émerveillée par les lumières et les couleurs 
–malgré l’air glacial que l’oubliait comme s’il faisait lui aussi le spectacle et cristallisant le souvenir- 
ce n’est pas être restée une enfant, 
c’est avoir gardé suffisamment d’espoir pour trouver les choses belles et ne pas tomber dans un sinistre cynisme.

Garder l’espoir, un espoir c’est ne pas mettre fin à ses jours tout de suite, pour rien. 
C’est de ne pas donner raison à une bande de connards qui me rêveraient sans doute morte et enterrée ;
de surcroît prouver surtout mon amour à mes proches et honorer mes promesses.

29.01.2013

Quand on a mal, on redevient un enfant.
On veut redevenir un bébé pour ne plus jamais pleurer.
La douleur anéantit tout sur son passage, 
on redevient un enfant en espérant que la mauvaise fée va s’en aller et laisser la place à la bonne fée. 
Un combat de fées.
Pour que le cauchemar redevienne un conte de fées.


03.02.13

Une demie semaine après ma visite à Paris 
–j’ai donc tenu mon paris- 
le fameux hôpital où j’ai lu plusieurs articles sur le service de la douleur d’un grand professeur que j’ai pu apercevoir dans la salle d’attente.
D’après ma lettre de convocation je savais que j’allais être reçue par un(e) interne … avec toutes les appréhensions que vous collent vos proches. 
"Un interne n’y connaît rien." 
On est reçu dans ce prestigieux service, il y a un chef de service avec une politique et une ligne de conduite données ; 
ma seule crainte était qu’il n’y ait pas d’autre solution que de m’ouvrir la tête ou pas de solution du tout.
J’étais accompagnée par mon père, 
ce grand machin qui se tient tout bossu pour son âge. 
Diabétique et pathétique de son état. 
Homme d’investigation policière militaire avec un ego tout aussi démesuré que sa double personnalité dont l’angoisse d’être abattu lâchement par un criminel sans vergogne est l’un des principaux traits.

L’entretien clinique avec l’interne se passait bien jusqu’à ce que l’autre tête à claques à chapeau commence son petit numéro dans une longue tirade dont l’objet portait sur ma retraite et le fait que je n’ai jamais travaillé ;
 je n’ai pas eu de fiche de paie en stage mais j’ai bien cravaché je peux le jurer. 

« Elle n’a jamais travaillé de sa vie, 4,5, je sais plus 7 ans qu’elle est comme cela, ça commence par bien faire, hein que j’ai raison ! ». 
Dernière proposition lancée dans ma direction sur son ton le plus agaçant. 
« Je t’avais dit que je ne te laisserai jamais tomber » ben voyons ça fait depuis 2006 que Maman me ramasse en miettes mais je t’en prie mon ami, 
joues ton rôle de père parfait protégeant bec et ongles sa progéniture contre les méchants et tout particulièrement le grand méchant ORL qui m’a expédié dans cet enfer, 
dont je ne reviendrai probablement jamais. 

Une fois que le nerf est touché c’est fini.  
Pendant ce temps je pleurais tout ce que je savais face à autant de méchanceté gratuite avec un grave fond mensonger, 
je pleurais tout en priant ma mère que ce torrent de connerie humaine cesse, 
j’aurai voulu mourir à cet instant précis,
non pas parce que je pleurais devant cette adorable interne, 
c’est l’humiliation dont j’ai été l’objet par ces propos diffamants et reléguant mon bien être,
 mes douleurs à  une priorité bien inférieure à l’intérêt pécuniaire de l’affaire. 
Genre il faut la remettre au travail et vite,
peut importe le prix, 
quoiqu’il en coûte de sa chaire et de son sang, 
de ses larmes et de sa sueur, 
elle va travailler car c’est socialement inacceptable !!!

Est-il –socialement- humainement -!- acceptable de prétendre avoir cru depuis le premier jour où ce mal est apparu devant un médecin ? 

Est-il acceptable de vouloir flatter son ego devant cette jeune femme « je lui ai offert son cadeau de noël avec un mois de retard un appareil photo ». 
Est-il bien acceptable d’étaler sa putain de vie sans intérêt ni lien avec des douleurs neuropathiques lorsque l’interne me demandait si j’arrivais à bien dormir et ce à quoi j’ai répondu : « mes parents travaillent tôt parfois je les entends ça peut parfois me réveiller d’un coup mais je me rendors assez facilement » 
Tête à claques professionnelle de rajouter : « ses parents : son beau-père et sa mère car sa mère et moi nous sommes divorcés »

JE, MOI … c’est bon tu t’es bien regonflé l’ego à toc de ta double personnalité… d’abord qui es-tu réellement ? 
Qui ai-je en face de moi à chaque instant ?
Certains naissent de père inconnu mais avoir un père à multiples visages c’est un défi permanent car je ne sais pas sur lequel je vais tomber.

13.02.13

Détester sa vie à en arriver à se détester soi-même.

Car on a échoué !

Car on n’a jamais « travaillé » de sa vie, 
le mot fiche de paie serait plus correct mais bon,
 quand certains arrivent à mettre de côté et avoir un appart dont ils sont propriétaires ça laisse songeur.

Avoir un dégoût du vide, 
de ce trop plein de vide. 
Être un zombie zonant de part et d’autre de la toile pour trouver la solution qui lui conviendra le mieux, 
je ne suis pas responsable de ce qui m’est arrivé mais je le suis de ce que je vais devenir en prenant les bonnes décisions. 
Je n’ai plus le droit à l’erreur. 
Mais à qui faire confiance ? 
Méfiance ! 
Confiance ?
Defiance !

27.02.13

Vivre ou mourir
Mourir dans sa tête puis renaître ?

Il y a des jours où je renais facilement, 
d’autres où je suis tellement bas dans mon esprit que je crois mourir avant la fin de la journée car je me sens si mal , 
si tendue, 
si oppressée, 
par tout ce vide. 

Comment faire que sa vie ne soit pas juste un simple et immense gâchis ?

Il y a eu des extraits à télé d’une extraction de dents de sagesse sous AG, 
effectivement l’intubation se fait par le nez… et celle-ci a été réalisée par un chirurgien maxillo et par un fichu ORL !
je ne dis pas que tous les médecins sont tous pourris mais certains le sont jusqu’à la moelle et jusque dans leur moindre cellule de leur petite personne quand ils savent pertinemment que vos douleurs ne sont absolument pas fictives, 
mais ils feignent ne pas avoir vu, 
et que vous les avez vu. 
Capté leur mensonge flagrant. 
La négligence relayée par le déni de la réalité. 
Je demandais juste qu’on rattrape les « boulettes » qui ont été faites.
Ni plus ni moins. 
Que l’on me croit sans douter de ma crédibilité. 
Que l’on appose pas l’étiquette « anxiété,stress et dépression » ,
aussi facilement que l’on balance son linge dans le tambour de la machine à laver, 
en espérant que les rapides rotations de celles-ci lors de l’essorage relèguent les douleurs au rang de sale mensonge, 
de sale fiction, 
et qu’on jette mon cas aux oubliettes ! 
« Anxiété, stress et dépression » le cocktail de tous les maux. 
De tous les tords.
Le déficit de lumière solaire n’aide en rien à l’affaire. 
L’humeur et les douleurs vont et viennent comme les vagues déposant et reprenant sur le sable les restes de ce que je suis devenue. 
L’humeur et les douleurs sont de vilaines montagnes russes qui vous donne le vertige en votre âme et qui vous chanteraient en boucle et de plus en plus fort les sirènes du suicide.
Comment ne pas détester cette vie et cette personne qui a sonné le glas ? 
La fin de la récré avait sonné alors que je n’ai jamais entendu sonner le début… 
La vie est si déroutante.



24.03.13

On prend un coup, 
puis deux, 
puis trois,…
ce sont des bleus à l’âme … ils meurtrissent jusqu’au plus profond de vous-même… 
Qu’il est impossible, ou plutôt invraisemblable que vos semblables soit aussi méchants que cela !
Ces imbéciles là ne connaissent pas la douleur, 
ils ne connaissent que les préjugés jamais ils ne seront en quête de vérité. 
Toujours là à soutenir le puissant (le médecin) plutôt que sa victime.
Heureusement qu’il existe quelques êtres rares et censés car là il y aurait de quoi se faire du  soucis et de déprimer pour de bon, 
jusqu’à rester dépressif à vie.
Demain j’ai rendez-vous chez une psychiatre pour établir si les problèmes induits par cet accident maudit sont d’ordre psychologiques ou psychiatriques.

Pffffff, le truc c’est que le contraire serait inquiétant. 
Peut-on être sereine dans cet état ? 
Hum,
je ne pense pas.
 Je ne pense plus. 
Je m’exécute mais je n’en pense pas moins.
Les psys sont des drôles de gens tout ce que vous dîtes est soumis à interprétation, 
cela fait peur car on a envie d’y aller une fois et salut, 
c’est fini ! 
On ne va pas se taper un abonnement chez le psy !
D’autant plus de raison d’y aller car j’ai peur que j’aille plus mal que je ne le suis.
Oui bien sûr je me sens mieux qu’avant car je suis moins droguée. 
Le Rivotril a été arrêté 
– et bien heureusement – 
car j’ai retrouvé mes esprits, 
mon équilibre,
et mon foie dit « merci » il commençait à sortir le drapeau blanc pour demander la paix !

Les patchs de Versatis agissent là où cela fait mal ! 
Plus de sensation de plâtre ni de coups de poignards jusqu’à une certaine heure, 
mon autonomie est limitée dans le temps et par les conditions climatiques qui peuvent faire diminuer mon temps précieux de façon « dangereuse »

Avoir l’amour de sa vie, 
près de soi, 
cela fait du bien,
 un être qui ne vous juge pas et qui vous accepte dans votre totalité.

Cet amour inconditionnel je l’ai trouvé auprès de mes animaux et surtout auprès de mon labrador, 
blanc si blanc qu’il est immaculé et son pelage est d’une douceur inouïe qu’on a envie de le serrer dans ses bras pour toujours. 
On fait des « concessions » l’un pour l’autre j’écris avec l’ordinateur dans mon fauteuil et comme il a envie de rester près de moi je lui ai installée une chaise du même niveau que le fauteuil ;
 figurez-vous qu’il me tient chaud et qu’il ronfle comme un jeune chiot. 
Ça doit être cela l’amour s’aimer au-delà des différences et tout faire pour rester ensemble, 
et avoir hâte surtout de se retrouver après une séparation. 
Connaître cela avec quelqu’un serait merveilleux, 
bien évidemment que je ne le considérerais pas comme mon chien, 
mon inférieur, 
bien sûr que non, 
les rapports de force c’est nul. 
« Moi je, suis le puissant, toi tu es le faible » 
les « moi je », 
cette marque lassante d’égoïsme brandie de façon inlassable… 
Que l’on a envie de dire de façon vulgaire et française comme un couperet vengeresse : 
« ta gueule ! » 
Sec, froid et sans appel ! 
Comme un gifle morale qui tomberait à point nommée !

Le cocooning du dimanche : 
« qu’est ce qu’on fait ce week-end » je ne sais même pas si j’en ai envie, 
non je sais juste que je veux que les douleurs s’arrêtent enfin et tout oublier, 
faire tout comme cela ne serait jamais arrivé. 
Plus facile à dire qu’à faire. 
Ceci dit, ne plus avoir de douleurs, 
dissiper toute la fatigue cumulée et accumulée, 
stockée comme des grosses pierres cela paraît inéluctablement comme LA condition sine qua none pour aller mieux. 
Je ne vois pas comment faire autrement ?

03.04.13

Aujourd’hui j’étais en mode pensées positives, 
je voulais me tourner vers la faculté de Pharmacie de N. 
après quasiment sept années de cerveau mis sur le bouton « off » en Chimie.

J’ai été regardé le programme et le concours d’entrée, 
je dois admettre que mon ambition et mon rêve sont bien plus perchés que la réalité de mes possibilités intellectuelles pour reprendre du service.

Je dois être vraiment atteinte pour penser des trucs comme ça, 
effectivement le programme est vraiment plus qu’intéressant, mais là c’est au dessus de tout…
Je ne sais même pas si je peux en finir avec ces douleurs et la fatigue cumulée occasionnée …
C’est nager en plein délire de rêver comme cela mais c’est doux de rêver que tout est possible, juste parce qu’on a envie

04.04.13

Deux esprits dans un corps. 
Je me suis dédoublée en deux faces d’une pièce qui oscille sans cesse sur elle-même.
Le bien.
Le mal. 
Je porterai le monde à bouts de bras … je me laisserai engouffrer par le vide froid et malheureux…

Si on pouvait choisir sa vie on la choisirait belle claire lumineuse comme si le bonheur était une maison témoin !

Peut-on toujours choisir de ne pas détester sa vie ?

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