jeudi 3 avril 2014

ROULETTE RUSSE


20.04.13

Je voue une haine viscérale à ce chirurgien, 
j’aimerais faire plein de trucs. 
Je hais de ne rien faire. 
Se sentir plus faible. 
Avoir envie de dormir tout le temps...

22.05.13

Ce soir je culpabilise. 
J’ai découvert quelque chose de très culpabilisant. 
Enfin culpabilisant ne serait pas le bon mot. 
Obsédant.
À 17 ans j’aurais dû faire extraire mes dents de sagesse. 
Plus particulièrement  la 48. 
La 48 ma meilleure copine. 
Un dentiste à la retraite sur le web m’a dit que ça ne sevrait à rien de savoir ce qu’il aurait fallu faire ; 
c’est de savoir ce qu’il faut faire maintenant… 
Ouais Ok. Il faudrait faire une anesthésie tronculaire à l’épine de Spyx.  
Hum génial pour voir ce que ça fait. 
Si on s’approche de ma tronche. 
Je mors. 
Plus personne ne me touchera impunément.
La « bonne » nouvelle- dont je me doutais déjà-puisque je vous en ai parlé il y’a de ça quelques pages.
Les ORL n’ont pas le droit d’extraire des dents de sagesse, 
seuls les stomatologues ont la compétence pour. 
Là où c’est vraiment affligeant c’est que légalement ils le peuvent. 
Le comble du comble.
On dirait une blague d’un goût douteux.
Ici c’est vraiment le désert médical car il y a très peu de gens compétents et humains par ici ;
et c’est à la fois une jungle : les prédateurs y sont très nombreux surtout qu’ils sont la plupart incompétents et âpres au gain cette bande de bougres.
Si on devait faire un bêtisier de la médecine ça serait bien ici…
Mon neveu qui a presque 6 ans a été voir mon orthodontiste. 
Classe dentaire II. 
Surplomb incisif si rien n’est fait ça ne va pas être la joie pour lui. Si son occlusion n’est pas à la liesse, 
il y a un autre trouble fête : les bonbons (donnés par son père) mais sa bouche de dents provisoires est remplie de caries. 
Qu’est ce qu’elle nous parle de son neveu celle là ? 
Quel est le rapport avec la choucroute me diriez-vous ? 
A priori aucun. 
Mais justement si. 
Il y a un rapport. 
Son dentiste fût à une époque mon connard de dentiste qui m’a fait ma putain de gouttière de torture. 
Et donc ? Donc ce brave con a dit à sa mère- ma sœur- que mon neveu adoré n’avait pas besoin d’orthodontie mais d’une gouttière contre le bruxisme !

Avons-nous inventé une gouttière contre votre connerie et surtout votre manque de discernement cruel ? 
Dentiste de papier-pâte. 
Docteur d’opérette. 
Médecins fantoches.  

Douleurs pas fantômes !



Mercredi  12 juin 2013 :

D’aussi loin que je me souvienne aimer a toujours été l’exercice le plus périlleux à accomplir. 
On aime et il n’y a pas de retour. 
Et réciproquement.
Il y a différentes sortes d’amour. 
De l’amour avec différents dosages. 
Prescrire l’amour est à proscrire. 
Aimer ne peut pas dissoudre tous nos maux, 
toutes les douleurs. 
L’amour est une question de goûts invariables ou temporaires. 
Puis il en résulte un certain dégoût. 
j’ai aimé quelqu’un jusqu’à l’écœurement. 
Aimer jusqu’à la déception.


Lundi 24 juin trop tard ou Mardi 25 juin trop tôt :

On se rêve tous (du moins la plupart d’entre nous) et ce secrètement être un héros de fiction des temps modernes.
Musique idéalement construite digne d’une Bande Originale, le soleil se lève sur votre monture (votre auto), plan cadré sur vous montrant à l’intérieur comme pour accomplir une nouvelle mission (journée) –bien remplie- vous roulez pour remplir votre devoir. 
Les mélodies s’enchaînent et s’additionnent aux images. 
Ces mélodies laissent entendre que cette journée sera une journée sans fin. Dans cette série nord américaine, 
le héros va démarrer la troisième saison, nous sommes à l’épisode S02E24. 
Il va forcément se passer quelque chose de grave, 
qui va changer notre héros. Le scénario sera tout autre.

Tout le monde est à un tournant de son histoire. Et je n’ai pas entendu les mélodies, 
je n’ai pas fait attention. 
J’ai foncé. 
Le prix aujourd‘hui est encore à payer.


Vendredi 05 juillet 2013 :

Les nouvelles bachelières et nouveaux bacheliers ont su ce matin s’ils étaient admis. 
Le passeport pour le futur. 
Un futur choisi et immédiat, dans les études supérieures ou pas.
Il y a 7 ans je validais mon visa pour la boucherie programmée. 
Suis-je maudite ? 
Suis-je prédisposée à faire de mauvais choix ?

« Si ta vie est c’est de la merde ? Assume là ! » 
Serait un ironique slogan.

Dans la série « M la maudite »,  le mois dernier j’ai reçu une lettre cachetée de Paris République ou Paris Nord. 
Bref. 
Paris tout court puisque ma boite aux lettres est très peu fréquentée. 
Une lettre de Paris. 
Aie. Aie. Aie. 
Ça vient de l’hôpital. 
Un papier bleu. 
C’est à propos d’un rdv prévu le 22.06 qui est annulé et déplacé au 25.07. Trois semaines avant.
Plus de jambes, 
plus de tête. 
Atterrée de la situation, je me sens devenir un être humain à la consistance de guimauve et de plomb. 
Lourde et molle. Mal.
Il me faut alors encore attendre. 
Attendre. 
Toujours…A-T-T-E-N-D-R-E. 
Attendre que vienne mon tour, P-A-T-I-E-N-C-E !
On devrait me décerner un Master de Patience et d’Attente !
En toute modestie bien sûr !
Passer à côté de plein de choses que la nature humaine trouve merveilleuse : des études intéressantes, 
une belle histoire d’amour, 
voyager, 
être passionné(e), 
un bébé pourquoi pas, 
s’amuser, 
rire avec ses amis.
J’y ai eu le temps d’y songer pendant 3 journées où la douleur m’a fichu la paix. 
(Bien qu’il y avait un train complet de fatigue derrière moi) 
3 jours où j’ai espéré que le miracle vienne, 
doux comme un rayon de soleil balayé par une petite brise douce.


Mardi 03 septembre 2013 :

Les diplômes etl’argent ne sont que des bouts de papiers sur lesquels on inscrit une valeur ; 
mais quelle place ont-ils gravés dans nos cœurs ?
L’argent et le pouvoir qu’il induit me paraît indécent.
J’achète mieux ; 
j’achète plus ; 
j’achète de l’immatériel et du matériel pour pur matérialiste.
Avec toutes les petitesses et les étroitesses d’esprit de certains humains je sais que je ne peux pas vivre avec eux. 
Ni les côtoyer pour travailler.
Les animaux, 
la nature, 
les grands espaces là où je peux respirer et me sentir bien.
Les bureaux bourreaux, 
les rayons, 
les chiffres, les cartons, la performance, le commerce sont un monde qui stresse et oppresse.
Comme un chat qui vit dehors, 
qui s’appelle Halbi, 
il est calme et silencieux .
Un philosophe. 
Et cette contemplation m’apaise.

19.09.2013

2 esprits dans 1 corps.
Je me suis dédoublée en 2 faces d une pièce qui oscille sans cesse sur elle-même.
Le bien. 
Le mal.
je porterai le monde à bouts de bras...
Je me laisserai engouffrer par le vide froid et malheureux...
Si on pouvait choisir sa vie on la choisirait belle, claire lumineuse comme si le bonheur était une maison témoin !
Peut-on toujours choisir de ne pas détester sa vie?
Faites entrer l accusé (le retour?)
Vous souffrez et vous êtes jeune alors là vous avez tort !
Seuls les plus âgés et les plus malades ont le droit de morfler !
T es jeune t as pas mal cesse donc de te plaindre !
Mais d où vient cette propension à dire que la souffrance est normale?
Mentalité à la noix... Si des gens lambdas te laisse agoniser avec une indifférence et une joie mêlées pas étonnant que des médecins vous disent rien ou que c’est vrai dans votre tête le psychosomatique qui rendrait capable d être psychopathe!
Après veni vedit vincit
Traduction
C est je suis venue, j ai vu ... J ai reçu !


21.09.13
Ma tête est déjà ailleurs... Je suis partie je ne me reconnais plus... 
Ä qui sont ces jambes énormes rectilignes comme des poteaux électriques, qu’est ce que c est ces saucisses que j ai sur les côtes et tout ce gras qui s est installé insidieusement ???




Dimanche 22 septembre 2013

Les flammes ont hurlé comme le diable, 
en rentrant du bois dans le fourneau. Le vent soufflait pour faire danser les arbres dans une décadence jusqu’à la rupture d’équilibre.
Quelles branches allaient craquer ? (et dans ma tête c’est la même valse) Lesquelles allaient surmonter l’épreuve de l’air tout sauf paisible ?
Le ciel se déchirait sans éclair, 
sans orage. 
Le carnage, la désolation du lendemain matin s’est faite dans la nuit la plus noire. 
Tout comme le noir de l’anesthésie générale …

Mardi 1er octobre 2013 :

Il reste 91 jours avant que l’année se finisse .
Encore peut être 91 jours avant que je ne blêmisse sous la douleur. 
Et la torpeur qui l’accompagne reste comme une vieille connaissance que je n’ai jamais appréciée et qui s’incruste de peur de la solitude.
Bon nombre de gens que je connais de façon, 
plus ou moins intime, que ce soit des connaissances, 
des amis, 
des anciens camarades, 
des anciens collègues, 
très peu prennent des nouvelles. 

Avec tous ces « anciens » ça fait antiquaire ou musée.

Comme si le malheur allait les contaminer à leur tour. 

La maladie bien que non mortelle et non contagieuse vous confine dans une espèce de ghetto ; 
ce qui n’est pas du gâteau, 
ni une vie de château, 
une tour d’ivoire qui n’a de fastueux que le froid et le vide ad hoc.

La froid sidéral de cette ancienne ferme où je vis procure des transitions thermiques sur ma joue qui sont insupportables, lorsque je passe d’une pièce à une autre.

Et idem pour tout changement de lieu, 
intérieur-extérieur, 
extérieur-intérieur, 
cela me le fait partout : 
entrer-sortir de la voiture UNE CLAQUE !, 
entrer-sortir d’un magasin UNE CLAQUE ! , 
passer près du rayon frais UNE CLAQUE !, 
passer près du rayon surgelés UNE CLAQUE !

Cette saloperie de douleur casserait en mille morceaux même la personne la plus invulnérable, la plus résistante à la douleur sur cette Terre.

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