jeudi 27 mars 2014

ROULETTE RUSSE


13.09.12

Faites entrer l’accusé(e) (le retour ?)

Vous souffrez et vous êtes jeunes…alors vous avez tort ! 
Seuls les plus âgés et les plus malades ont le droit de morfler ! 
T’es jeune t’as pas mal cesse donc de te plaindre ! 
Mais d’où vient cette propension à dire que la souffrance est normale ? 
Et à affirmer que la douleur est l'attribut exclusif de tel ou tel ?

Mentalité à la noix… 

Si des gens lambdas te laisse agoniser avec une indifférence et une joie mêlées pas étonnant que des médecins vous disent rien ou que c’est dans votre tête ; 
le psychosomatique qui rendrait capable d être psychopathe ! 

Après venit vedit vincit … 

c’est : 

 je suis venue j’ai vu j’ai reçu !

« Je ne survivrai de ma dent revenant, je ne survivrai mais personne ne m’entendra, je ne survivrai  dans ce crime anonyme » #parodie de jean-pierre françois , je te survivrai 



19.09.12

Hier dans mes errements électroniques, 
je sondais la toile à la quête d’informations sur mon état, 
et sur les solutions ainsi que les personnes que je vais être amenée à rencontrer. 
C’est en cherchant sur le célèbre site de recherche où j’ai entré le nom du neurologue qui allait me recevoir au centre antidouleur du CHU II que j’ai appris que ce neurologue était une femme, 
d’origine roumaine je présume d’après son prénom et son nom, 
qui n’a pas l’air très grande ; 
brune les cheveux coupés au carré. 
C’est dingue ce qu’Internet nous permet de savoir 
–à l’avance- 
c’est de la curiosité maladive mais je ne peux m’empêcher de tout contrôler, 
de devancer pour tout anticiper tout en étant en état de neurasthénie larvée incapable de bouger le moindre muscle de mon corps, 
la fatigue, l
a douleur, 
et l’effet hypnotique à la limite de l’ébriété qui révèle une sorte de lointaine dyslexie passagère intervertissant les voyelles « e » et « i » lorsque je m’exprime à l’oral comme à l’écrit !

16h12 sur Virgin radio

Les White Stripes avec le titre « Seven Nation Army » Popopopopopo …

Cela me revient, cela me fait penser que je fredonnais cette mélodie lors des infiltrations dans le but de concentrer mon esprit ailleurs que dans cette seringue et me procurer un maigre courage dont j’avais follement besoin ! 
Pauvres Nicole & Sophie je leur ai fait du souci, 
dans leur inquiétude d’une chute éventuelle juste après la séance de torture bihebdomadaire…

Je n’en peux plus d’être sur l’autoroute de l’enfer j’espère que cette neurologue saura me soulager suffisamment pour que je puisse enfin prendre le chemin de la vie active et d’une vie sereine. 
Ever « Highway to Hell ». 
J’ai envie de croire que tout est possible même le bon arrivera jusqu’ici, 
j’ai envie de le croire, 
je veux y croire ! 
Quelque part tout au fond de mon âme je rêve que ma vie soit meilleure !

25.09.12

Demain c’est le grand jour, 
j’ai hâte d’être à la fin du traitement sans en commencer le début.

C’est épidermique, 
viscéral j’ai peur de porter un appareil dentaire, 
persuadée que ça va me carier les dents et les jaunir, 
les fragiliser aussi. 
D’autant plus de craintes ancrées que les névralgies ne partiront pas grâce à l’orthodontie mais les douleurs d'ATM oui !
Ça me chagrine quelque peu, 
j’ai plein de doutes, 
de peines car je suis comme un prisonnier qui est en cavale et qui vient de se faire choper…

Un condamné juste avant la sanction qui tombe, 
j’ai peur de ce qui va se passer demain, 
si l’orthodontiste arrive à me poser une bague sans que je bronche un cil : 
là je lui paie des cacahuètes, et les attaches complètes et l’arc je crois que leur pause déjeuner va vite être croquée par mon manque de self-control… 
je vais me ronger les sangs toute la nuit, je ne veux pas croquer là dedans !

Un retour en enfance non prévu mais programmé par le défi des lois de la physique par mon corps … 
c’est le chemin à l’envers, c’est le chemin de l’enfer pour un ticket de sortie ?


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02.10.12

Appareil multi-bagues posé c’était impressionnant ce que j’ai pu avoir peur pour « si peu »,
 de toute façon l’orthodontiste est tranquille il met un écarteur comme ça pas moyen de bouger, 

une barre de coton que j’ai copieusement mordue, 
des patchs à l’intérieur de la joue pour protéger de la salive : 
il faut travailler à l’abri de l’humidité pour que la colle prenne. 
On vous passe de la colle partout –
en tant qu’ex chimiste je ne sais pas ce qu’il y a dedans : la honte !- 
on pose les attaches, 
il passe la lampe UV – moins de 400 nanomètres de longueur d’onde si mes souvenirs sont bons ?- 
 histoire de sécher la colle pour sceller l’attache. 

Puis on introduit l’arc métallique 
clic, clac, clic, clac, 
c’est terrible comme sensations acoustiques et buccales,
 l’étrange parmi l’étrange, 
pince et on coupe tout ce qui dépasse comme un collier de perles dentaires avec option jantes alu. 
Jantes alu pas jantes céramiques car j’ai décidé d’assumer pour les années où j’aurais dû faire de l’orthodontie pendant qu’il était encore temps et que c’était remboursé. 
Finalement après une phase d’adaptation ce n’est pas si horrible ceci dit je dois avouer que mon orthodontiste a eu l’extrême gentillesse de me mettre un fil gentil pour ne pas que je flanche sous la douleur supplémentaire bien chargée par mes « amies » les névralgies.

Ces très chères compagnes qui m’ont fait vraiment souffrir aujourd’hui hop 2 x 100 mg en journée un record absolu pour tuer une absolue douleur , 
fuir une envie d’en finir puisque tout ce que l’on veut dans une situation de vide abyssale c’est juste partir…

Ces journées « où tu ne fais rien de tes journées » font remonter tout le malaise de mon esprit où j’ai accumulé et encaissé les mots dégradants, 
m’enlevant toute dignité d’être humain, 
le droit de vivre et le droit d’aimer paisiblement, 
« si t’arrives plus à ouvrir la mâchoire t’as qu’à te trouver un mec avec une petite b*** comme ça, ça passera » 
c’est dégueulasse de traiter les gens comme ça , 
on ne choisit pas une b*** on choisit quelqu’un pour son charisme, 
son charme, 
son regard, 
son sourire, 
ses mains, 
sa voix, 
son humour, 
son intellect et si le tout est en phase avec notre caractère.

On dit que les hommes sont pragmatiques… ? 
J’aurais tendance à croire que le pragmatisme passe pour eux par une méchante tendance à focaliser toute question par le sexe. 
Certains refusent d’ôter cette façon de penser comme une femme peut farouchement être opposée au machisme et à une misogynie ambiante car elle veut le respect !  
On peut penser de façon rationnelle sans ça ! 
Société de merde … 
Où celui ou celle qui écarte le sexe de sa vie est considéré comme une brebis galeuse, 
un mormon en devenir etc... 
On a le droit d’être blessée au plus profond de soi et prendre le temps de guérir et de réfléchir,
 de prendre le temps d’avoir le temps,
on surconsomme des aliments, 
des objets, 
on a le droit de s’insurger et de dire « non ! 
J’ai choisi d’arrêter d’avoir l’âge d’être con !  
Je veux aimer et être aimer de façon propre ! » 
Chacun fait ce qu’il veut tant qu’il ne va pas se mêler des affaires de son voisin !

Je ne suis devenue un accumulateur, 
un condensateur de souvenirs, 
d’émotions, 
de douleurs, 
de peines, 
de tristesse et de trop plein de médicaments antidouleur, 
en croisade contre la connerie que voudrait toute puissante certains de mes proches. 

Je mets un point d’honneur à laver , 
décaper tous les soupçons de leur putain de suspicion à la con, 
dire que j’ai refusé un « petit job en ancienne Prusse » qu’on me l’a proposé limite en mode STO sans même savoir si j’étais apte ou pas, 
déjà je suis pas fan de leur langue qui sonne dure à l’oreille, 
ni de leur mentalité, 
d’autant plus révulsant que c’était par pistonnage et magouillage tout ce qui me révulse et que je vomis les gens qui montrent qui ont de l’argent, 
des relations et du pouvoir en te montrant que toi pauvre naine tu n’en a pas, 
car tu fais partie de la caste des petites gens . 
Bande de pauvres imbéciles c’est bien pour cela que je ne vous adresse plus la parole 

05.10.12

Quelques jours déjà que je prends de doses de ouf pour calmer la douleur. 

Avoir la sensation que de s’appeler « Double Face » pour les éponges ou plutôt comme dans Batman ça n’a rien d’extasiant en soi ne fusse que pour une journée mais la perspective que cela dure une grosse partie de ma vie voire même toute ma vie durant cela me fait froid dans le dos. 
Tellement que cette vision me donne tant d’effroi qu’intérieurement mon expression faciale doit être celle du tableau d’Edvard Munch « Le Cri » bien qu’il en ait peint cinq versions différentes !




On dit d’habitude qu’on a la vie devant soit … là c’est avoir le vide devant soit ! 

En quête d’un « petit » « miracle » permanent au détour d’un hasard : coup de fil du centre antidouleur du CHU II bien évidemment quand le téléphone sonne pour quelque chose d’important on n’est pas à côté du portable. 
Non. 
Vous êtes occupée. 
On consulte vite le répondeur en regardant si le numéro du correspondant a bien été enregistré ? 
Non. 
On vérifie son indicatif ça vient du même département du CHU II et à l’heure ça correspond aux heures d’appel du service concerné. 
Bingo ! 
C’est pour reporter le rendez-vous du vendredi au lundi d’après dans deux semaines. 
Je réponds que ça tombe mal puisque je me fais poser les bagues sur l’arcade inférieure la même semaine et qu’il m’est impossible de venir deux fois la même semaine au même endroit. 
Bon en arrière dans l’agenda… 
« Gain » de temps pour moi. 
C’est pour ce lundi ! Oui. Oui ! 
Ce lundi après-midi. 
Je n’aime pas les rendez-vous l’après-midi mais quand on souffre depuis si longtemps on prend ce qu’il y a et on ne discute pas. 
Ce n’est pas l’hiver, 
ça ne glisse pas. 
En espérant juste qu’elle ne sera pas en retard car j’ai peur de sortir de nuit c’est comme ça je suis peureuse. 
J’ai peur de tout. 
Peur de rajouter du malheur au malheur. 
Peur de ne pas pouvoir me défendre me sachant vulnérable. 
veux juste qu’on me sorte de là, 
je veux juste être paisible.

09.10.12

Hier rendez-vous au CHU II à la consultation de la douleur chronique, 
il faut arriver naturellement plus tôt pour stationner et aller faire ses étiquettes au bureau des entrées et ce à chaque fois que vous venez … 
L’art de faire des économies ? 

Pour 16heures je suis dans le couloir à 15h40… 
je regarde tous les mouvements j’écoute tous les bruits pour déceler telle ou telle chose sur les gens. 
Petite appréhension au début la neurologue rentre dans son bureau à 15h45 et je ne la vois pas à 16heures, 
je m’inquiète et si je n’avais pas rendez-vous et si c’était une blague,
la panique quoi, 
les autres patients défilent d’un bureau à l’autre. 
Et moi comme une idiote j’attends sur mon banc …
je la traite de tous les noms dans ma tête par peur qu’elle m’oublie… 
16h20 madame se décide à venir me chercher, 
accent de l’Europe de l’Est, froide au début de l’entretien, 
débit de questions rapides en cascades. 
Passer de 2006 à 2012 et de 2012 à 2006, 
basculer dans les souvenirs de T0 à T+6 voire T-1, 
jongler mon esprit ne sait plus trop bien le faire et il faut être précis car tout détail va orienter la consultation et « sceller » mon sort à venir. 
Tout a son importance.

Elle écrit, 
elle note, 
barbouille par-dessus, 
et elle m’explique pourquoi il est en ainsi. 
Pourquoi moi et pas le voisin ? 
« Bonne » nouvelle je ne suis pas la seule à être dans ce cas…
mais mes compagnes et compagnons d’infortunes souvent très jeunes comme moi, 
on le même genre de manifestations après l’extraction de leurs dents de sagesse.

J’ai multiplié à mon insu les facteurs de risques alors qu’on vous dit en HS et on vous certifie qu’après l’intervention plus de douleurs en lien avec ces ravissantes petites troisièmes molaires. 
Plus rien. 
On valide un ticket…une tombola quelque peu sordide car elle peut vous réserver un sort très cruel car celui qui tourne votre roue est un ORL avec la complicité (et la bénédiction ?)  des chirurgiens dentistes qui ne veulent pas supporter des gens anxieux sur leur fauteuil et en plus une extraction dentaire quelque elle soit ne rapporte pas grand-chose surtout si l’extraction s’éternise, 
le dentiste dépense du temps mais vous ne lui rapporter pas d’argent. 
C’est la rentabilité horaire du fauteuil… 
Après ce micro cours de management des finances médicales,
revenons aux choses qui fâchent :

Un dentiste « normal » ce que j’entends par là c’est un dentiste soucieux et professionnel qui enverrait ses patients à l’hôpital sous la responsabilité d’un service de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo Faciale sauf que dans le triangle infernal LLV, 

tous les dentistes de cette zone vont nous orienter chez ce fameux ORL… 
Malheur à vous si vous êtes un patient à très haut risque : 

famille où il y a des gens migraineux + dent qui pousse sur le nerf + pas de dentascanner fait au préalable alors qu’il n’y avait pas d’appareil métallique qui gênait + un ORL qui opère à la place d’un Stomato sachant les éléments précédemment cités

 = B.O.U.M ! 
=GAME OVER !

Et le pire c’est de savoir que cette immense mascarade continue dans la joie et la bonne humeur puisque ça continue encore et encore !

Il faut dénoncer ce genre d’agissements car sur les comptes rendus médicaux on dit que c’est de la faute de l’extraction et que ceci est naturellement possible 
à prendre dans les deux sens du terme) 
Tant pis je me fais lanceur d’alerte ! 
Il faut alerter l’opinion ! 
Faire tomber ce trafic car c’est bien un trafic car les jeunes patients sont pris dans un circuit fermé et qu’on ne se pose même pas la question ! 
Même détail du pire lorsque j’ai questionné le dentiste qui a fait ma 1ère (pseudo) gouttière : 

« Pourquoi on ne envoie pas à B nous faire opérer ? 
– Parce que les parents considéreraient que B ça fait trop pour faire ça et puisqu’à V ça se passe très bien ! »

Voilà la recette miracle pour créer une catastrophe ce n’est pas sorcier mais avec un peu trop de confiance, 
de défaut d’information et de prise de risque inconsidérée de la part de ceux qui ont le titre de « Docteur » … 
Ont-ils prêtés le serment d’Hippocrate ou d’Hypocrite ? 
Le bien-être des patients ou l’argent ? 
Le dévouement ou la cupidité ? 
La responsabilité ou l’inconscience ?

Parce qu’on m’a expliqué que le nerf est bien lésé, 
la transmission entre le nerf et le cerveau est coupée mais que le cerveau est doté d’une sorte de radar qui dit ce coin là est hors service mais le nerf lui envoie un message d’erreur qui crie « douleur, douleur, douleur ! » 
le cerveau lui il ne pige pas donc c’est le bordel et cela ressemble donc à une alarme incendie toute hurlante qui refuse de se taire !

Quelque part on a tué une partie de moi-même.

Ce n’est qu’un nerf. 
C’est tout petit un nerf mais maxi-conséquences.
 On tue mon âme aussi.

Ça me fait chier de savoir que j’ai commis l’erreur de ma vie en allant me faire opérer là bas.

Voilà qu’on envisage la possibilité d’une éventuelle opération de neurochirurgie, 
même si c’est un tout petit trou, 
j’ai une putain de peur géante. 

C’est bon ça va je suis assez arrangée comme ça, oh !

Gott ist tot ...
God bless this mess ! 

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